Good Finance vous souhaite une bonne et heureuse année 2023 et vous propose, pour bien commencer l'année, un décryptage de l'économie.
2022 a été marquée par un fragile retour à la normal sanitaire dans les pays occidentaux et un maintien des mesures restrictives en Chine. La forte reprise économique post covid de 2021, conjuguée à un afflux de liquidités en provenance des banques centrales et des politiques budgétaires des états ont été la base de l’inflation que nous subissons aujourd’hui. La Guerre en Ukraine et les restrictions mises en place en conséquence n’ont fait qu’exacerber ce phénomène. Ainsi pour éviter que le système économique ne s’emballe les banquiers centraux ont en 2022 décidés d’augmenter les taux (FED : +3,75 points de pourcentage et BCE : + 2,5). L’objectif étant de ralentir volontairement l’économie (donc l’inflation) pour éviter que la spirale inflationniste n’entraine une crise économique majeure. Mais l’atterrissage en douceur n’est pas garanti. Il n’y a pas de science exacte en économie. Cela fait plus de 40 ans que nous n’avons plus étés confrontés à l’inflation. Par le passé les pics inflationnistes ont abouti à un ralentissement de l’économie plus ou moins violent et un niveau de chômage élevé. Après quoi, soit l’inflation baisse significativement et l’économie repart, soit elle persiste et l’économie rentre en stagflation (France année 70 – 80).
Alors que nous réserve 2023 et quel impact cette situation aura sur votre épargne ?
Certainement un ralentissement de l’économie, probablement une récession, peut être une crise. Le ralentissement est déjà acté par la majorité des économies mondiales. On attend les perspectives et les résultats des entreprises pour le premier trimestre 2023 pour savoir si nous parlons de récession. Il y a récession si la croissance baisse deux trimestres de suite. Le chômage devrait augmenter. Si de nouvelles tensions géopolitiques ou sanitaires font leur apparition, la récession pourrait se transformer en crise économique majeure. En ce début d’année c’est la Chine qui inquiète l’OMS. En effet en ayant réalisé un dé-confinement total, sans mesure préventive, il y a un risque de relance de l’épidémie au niveau mondial. L’organisme estime à 37 millions le nombre de nouveaux cas journaliers en Chine. Enfin la réouverture soudaine de la 2nd économie mondiale peut relancer les tensions inflationnistes…
Il y a également des signaux positifs. Le pic d’inflation aux USA et en Europe semble avoir été atteint. Ainsi même si des hausses de taux des banques centrales sont toujours à prévoir, elles devraient être plus modérées qu’en 2022. Si la récession se confirme au cours des deux prochains trimestres il est possible que les USA inversent la tendance pour soutenir l’économie avec une baisse de taux; notamment soutenir le secteur de la technologie, très dépendante de sa capacité à se financer.
Le marché action :
Entre l’inflation qui impacte l’approvisionnement et les couts des entreprises et l’augmentation des taux qui compliquent le financement, nous recommandons comme en 2022, de rester à l’écart des marchés actions en ce début d’année.
Le Marché Obligataire :
les obligations à court terme s’envolent avec l’augmentation des taux. Les anciennes obligations quant à elles s’effondrent. Le taux de défaillance des entreprises pourrait augmenter en 2023 (1% aujourd’hui). Attention à bien choisir vos projets.
Or noir et Energies :
depuis cet été les prix de l’énergie baissent en perspective d’un ralentissement de l’activité. Si la récession est contenue en 2023, le cours du pétrole pourrait augmenter pour faire face à la demande Chinoise et une reprise de l’économie mondiale. Le gaz lui emboitera le pas. A suivre.
Or : Les obligations offrent un rendement intéressant en ce moment, au détriment de l’or qui n’offre pas de coupon. Mais c'est un bon placement en cas de ralentissement de l'inflation, d'assouplissement de politique monétaire et d'incertitude économique. On peut intégrer comme diversification à son patrimoine. A suivre.
Immobilier :
En 2022 les maisons anciennes ont pris 8.2%, les appartements 4%. L’augmentation des taux cumulée au ralentissement de l’économie n’est pas de bon présage pour 2023. Certains experts tablent sur une stabilisation du marché sans baisse de prix conséquentes, d’autres sur des baisses pouvant aller jusqu’à 10%. Attention aux grandes villes qui ont été fortement valorisées ces dernières années et qui seront probablement les plus impactés.
Crypto :
On attend la fin de la hausse des taux pour y retourner, toujours avec le cœur bien accroché.
Notre avis :
Parmi les trois scénarios qui se dessinent : ralentissement, récession, crise ; c’est celui de la récession qui semble le plus probable. Une reprise de l’inflation pourrait aggraver la situation. Il faut également surveiller les rapports de l’occident avec la Russie et la Chine (Ukraine et Taiwan). Enfin la reprise économique de la Chine est un élément à double tranchant entre stimulation de la croissance et le risque de relance de la pandémie et de l’inflation.
Pour le moment les marchés actions semblent encore fragiles. Les résultats des entreprises pour le 4eme trimestre 2022 et les perspective pour 2023 vont être déterminantes. Il vaudrait mieux attendre la normalisation de la situation économique pour réinvestir. En revanche les obligations offrent des opportunités. Le marché immobilier peut être envisagé en mettant l’accent sur la diversification et la rentabilité du projet.